lundi 27 février 2012

L'étude de la génétique

L'ÉTUDE DE LA GÉNÉTIQUE
La génétique constitue l'étude des caractères héréditaires, leur comportement, leur transmission.
Cette petite introduction vous permettra de comprendre le vocabulaire génétique abordé tout au long de ce site. Les mots de vocabulaire ont été mis en gras et soulignés pour que vous puissiez en retrouver rapidement les définitions. Les termes plus spécifiques seront définis dans des articles ayant un rapport plus direct avec ces termes.
 
Tout éleveur sérieux devrait connaître un minimum la génétique féline. C'est un élément à inclure dans le bagage constituant une démarche réfléchie : elle permet de mieux connaître ce qu'on a entre les mains et ce que donneront nos chats.
Vos deux chats noirs peuvent-ils donner autre chose que du noir ?
Vos deux chats à poils longs pourront-ils avoir des chatons à poils courts ?
Vos deux chats sains pour la PKD, maladie provoquant des kystes sur les reins, une destruction progressive de leur tissu, sont-ils susceptibles de mettre au monde une descendance atteinte ?

Connaître la génétique peut effectivement aider à mieux maîtriser l'élevage de par les informations qu'elle donne.
 
C'est Grégor Mendel (1822 - 1884), moine et botaniste autrichien, qui est considéré comme le fondateur de la génétique : ses travaux ont permis de déterminer les grandes règles de la génétique. En croisant des petits pois de différentes couleurs et formes de cosses, il s'est aperçu que certains caractères dominaient sur d'autres, et qu'au final le résultat était prévisible. Les caractères acquis ne sont pas transmissibles.
 
L'information, le patrimoine génétique, et donc héréditaire, a pour support l'ADN (pour acide désoxyribonucléique). Celle-ci est stockée dans le noyau de la cellule sous forme de deux brins enroulés, formant une double hélice. Ces brins sont faits de nucléotides (base azotée couplée à un sucre et un groupement phosphate). Ce support microscopique sera le plan de la géniale construction de l'individu. 

Ces brins sont embobinés sur les chromosomes, qui les empêchent de s'emmêler. Toutes les cellules du corps renferment un nombre pair de chromosomes et toutes les cellules contiennent le même patrimoine. Le chat possède 19 paires dont une de chromosomes sexuels (XX pour la femelle, XY pour le mâle) ou gonosomes. L'ensemble des chromosomes non sexuels représente les autosomes. La transmission d'un gène situé sur un autosome est dite autosomale, non liée au sexe.

Seuls les gamètes, ovules et spermatozoïdes ne contiennent qu'un seul chromosome de chaque pair, soit 19 chromosomes, choisis au hasard parmi les 38, au lieu de 19 paires : le père et la mère apportent tous deux la moitié de leur génome (en d'autres termes, leur patrimoine génétique). L'union de l'ovule et du spermatozoïde rétablit le nombre initial de 19 paires. Les chromosomes portent les gènes, ce sont eux qui déterminent les caractères. Chaque gène a une place précise sur le chromosome : son locus. Un gène a toujours la même fonction mais se décline en plusieurs versions ou allèles, qui donne chacun un résultat différent. Par exemple, le gène L gérant la longueur de poil a deux versions : L qui donne le poil court, et l qui donne le poil long.

On parle de série allélique ou de multiple allélie lorsqu'un gène possède plus de deux versions.

Notons que malgré le groupement par paires, les deux chromosomes d'une paire sont totalement identiques au niveau de leurs gènes et donc de leur fonction, mais pas au niveau de leurs allèles. On pourra donc avoir L sur un membre de la paire, et l sur l'autre, mais au même emplacement.
Schéma simple d'une paire
 Lorsque les deux allèles d'un même caractère sont différents, on dit que le chat est hétérozygote. Ceci étant, lequel des deux allèles va s'exprimer ?

Et bien ce sera le plus "fort", celui qui va l'emporter sur l'autre et décider à lui tout seul de l'expression du caractère. C'est l'allèle
dominant, il n'a pas besoin que l'autre version du gène soit la même que la sienne, un unique exemplaire de lui-même lui suffit. Les allèles dominants sont notés en majuscules.

L'allèle récessif, noté en minuscule et en dernier, après le dominant est celui dont l'expression est masquée par le dominant. Il a besoin d'être présent en double pour s'exprimer. Lorsque la configuration est telle que les deux allèles du couple sont les mêmes, le chat est homozygote.
 
Dans notre exemple, L est le dominant, et l le récessif. Si le chat est Ll (ce qui veut dire qu'il a un allèle L et un autre l, il est donc hétérozygote) il sera donc à poils courts, mais porteur de l. C'est-à-dire que l est présent dans son génome mais ne s'exprime pas, il aura cependant une chance sur deux d'être transmis, et un éventuel chaton pourra être à poils longs si l'autre parent lui lègue lui aussi un l). Si l'animal est LL, il ne porte pas l et ne donnera que des chatons à poils courts. En d'autres termes, un reproducteur homozygote pour un allèle dominant ne donnera que des chatons exprimant eux aussi cet allèle, puisque étant présent en double, il sera toujours transmis.

Cela implique que si le chat est à poils longs, tous ses chatons seront porteurs de l (car homozygote sur un gène récessif), et éventuellement eux aussi à poils longs si le partenaire est porteur de l.

Notons que si un chat est homozygote ou hétérozygote pour un certain allèle de la paire, ça ne veut pas dire qu'il le sera pour toutes les autres paires également.

Il existe néanmoins des allèles codominants : ils ne se dominent pas entre eux. En présence l'un de l'autre, tous deux apporteront quelque chose à l'individu.

Une version létale est un allèle dangereux voire fatale, menant à la mort, à l'état homozygote. On considère qu'un individu est, en moyenne, porteur de deux allèles létaux.
 
Le génotype du chat est son patrimoine héréditaire transmis par ses deux parents à parts égales, qu'il s'exprime ou non ; la manifestation apparente de ce génotype est le phénotype.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Vos commentaires sont précieux pour nous !